Comment rénover une opération de logements datant des années 80, architecture souvent stylisée, aux aspects formels évocateurs de cette période du postmodernisme ?
Comment rénover une opération d’ampleur en plein cœur de ville située entre la vieille ville au patrimoine remarquable et un centre-ville commerçant toujours en recherche de dynamisme ?
Il a fallu d’abord porter un diagnostic fin du contexte urbain dans lequel les 81 logements s’inséraient, mettant en valeur les nombreux bâtiments institutionnels, les bâtiments classés au titre des monuments historiques, l’importance des flux périphériques et des flux traversants le site, le niveau de végétation autour et en cœur d’ilot, la colorimétrie des façades voisines… (voir fichier pdf de la phase DIAG)
Ensuite, une analyse architecturale du bâtiment s’est imposée du fait d’une grande complexité dans l’écriture des façades rendant peu lisible le bâtiment et s’expliquant par les éléments suivants : halls d’entrée peu identifiables, découpage horizontal et vertical très marquée par les joints du système constructif (prémur isolé), identité particulière créée par la présence d’un crénelage et de frontons en toiture, plusieurs typologies de loggias disposés plus ou moins aléatoirement, une multiplication de teintes pastelles… (voir fichier pdf de la phase DIAG)
Nous proposons alors de donner une nouvelle lecture des volumes et façades à ces bâtiments et de permettre leur meilleure intégration dans ce tissu urbain entre la vieille ville historique et le centre-ville commerçant :
– en développant une image plus unitaire de l’ensemble bâti dans un contexte de grands équipements,
– en marquant les pignons donnant sur la collégiale Saint Pierre La Cour et sur la place de l’Eperon,
– en identifiant clairement les halls depuis l’espace public,
– en renforçant les verticalités par des habillages bois des fonds de terrasses et des loggias.
Cette requalification apporte une image plus contemporaine aux bâtiments mais aussi à l’environnement urbain tout en restant sobre et discrète. L’utilisation du bois est un rappel aux anciennes constructions en bois présentes sur le site. Les couleurs utilisées restent dans la gamme de couleur existante dans l’environnement bâti tout en apportant chaleur et modernité.
Le groupe Filles Dieu fait ainsi écho à la cité Plantagenêt tout en impulsant la transition vers le centre-ville. La rénovation thermique du projet via l’isolation par l’extérieur est ainsi une opportunité de renouvellement architectural mais aussi urbain.
Photographe : Paul Hamelin